Date de création:
2015-04-13
 

 Association de Sauvegarde du Patrimoine Historique de Cuffy

et de son Eglise.

En visitant notre ancien cimetière, mon attention fut attirée par la  tombe d’une personne dont le nom à consonance américaine était cité à l’ordre de la nation : Edith CLARK.

Cette tombe est située contre le mur de séparation avec le nouveau cimetière.

Un membre sympathisant de notre association, Mr Philippe DECELLE, a réalisé dernièrement une recherche sur l’origine de cette tombe et nous en avait fait part.

Edith CLARK était née Edith Georgette BOITEUX à Cuffy (Cher) le 5 Juin 1904 à 7 heures du matin.

 

Elle est décédée le 16 mars 1937 à Avignon dans le Vaucluse.

 Elle avait donc 33 ans et ceux qui ne connaissaient pas son âge en seront surpris : elle paraissait infiniment plus jeune ! En réalité, elle se nommait Edith, Georgette BOITEUX et ne prit le pseudonyme d'Edith CLARK qu'au moment où elle commença à faire du parachutisme. On raconte que toute petite fille - elle avait alors cinq ans et se trouvait en Angleterre - c'est elle qui remit une gerbe de fleurs à Louis BLÉRIOT quand, après sa mémorable traversée de la Manche, le 25 juillet 1909, il venait d'atterrir près de Douvres. On raconte également qu'elle avait été mariée et que son mari s'étant suicidé, elle en avait conçu un chagrin immense qui décida de sa carrière de parachutiste.

 

Elle pensait qu'un jour une expérience finirait mal et elle acceptait cette idée sans crainte. Par la suite, elle acquit d'ailleurs, dans l'efficacité du parachute, une confiance qui paraissait sans réserve.

En une dizaine d'années, elle avait sauté environ deux cents fois. Elle avait obtenu le brevet institué, en 1936, par le Ministère de l'Air, et, en fait, elle était devenue parachutiste professionnelle. C'était la seule femme qui méritait vraiment ce titre. Elle avait souvent accompli des exercices périlleux : elle sauta, avec un parachute, du haut du Cirque d'Hiver, puis, à Bucarest, du haut d'une échelle de pompiers.

 Ça ne faisait pas vingt mètres ... Elle essaya de nombreux dispositifs nouveaux, participa à bien des meetings et conquit même, comme passagère de Mme CHARNAUX, le record féminin d'altitude pour avions légers (6.115 m.).

 

Telle fut la trop courte carrière d'Edith CLARK dont toute l'Aviation conservera un souvenir ému.

 

Elle est tombée non pas dans une exhibition de meeting mais en essayant un nouveau concept de parachute (1).

 

Sa citation à l’ordre de la Nation.

 

Le Ministre de l'Air a été heureusement inspiré en citant Edith CLARK à l'Ordre de la Nation dont voici le texte :

 

" Animée d'un goût profond pour l'Aviation, a participé à de nombreux meetings de propagande au cours desquels elle a fait preuve d'adresse et de virtuosité. Passagère de l'aviatrice qui a battu, le 29 janvier 1935, le record d'altitude pour avions légers. A effectué, au mépris du danger, différents essais de prototype de parachutes. A trouvé la mort, victime du devoir professionnel, le 16 mars 1937 au cours d'expériences sur le terrain d'Avignon-Pujaut. Comptait plus de deux cents descentes en parachute."

 

Les obsèques d'Edith CLARK ont eu lieu à Paris, à l'église Sainte-Geneviève des Grandes-Carrières.

D’abord inhumée à Meaux, sa dépouille est ensuite transférée à Cuffy grâce à l’intervention de Maryse ASTIÉ, sollicitée par la mère d’Edith.

 

 

 

(1)               Edith CLARK procédait aux essais d’un parachute d’entrainement destiné au Centre d’instruction militaire d’Avignon-Pujaut.

Avec le parachute qu’elle présentait, elle avait déjà sauté à plusieurs reprises d’un avion. Afin de parfaire ses essais, elle sauta de 500 mètres de haut. Mais pour une raison inconnue, la voilure ne s’ouvrit pas. Elle tenta bien d’utiliser son parachute de secours mais trop tard. La malheureuse s’écrasa au sol avant que celui-ci ait pu être efficace. Elle fut tuée sur le coup.

 

                                          Jean-Pierre LESUEUR, Président de l’Association